plakar : Solution de backup sous Linux

Table des matières

Introduction

Plakar est un outil de sauvegarde moderne et efficace, conçu pour simplifier la gestion des données tout en garantissant leur sécurité. Avec des fonctionnalités avancées telles que la déduplication, le chiffrement de bout en bout et une interface utilisateur.

Nous allons voir comment utiliser et paramétrer tout ça.

Détails et fonctionalités techniques

Juste avant, quelques détails techniques pour les geeks !

Plakar supporte la déduplication, la compression et le chiffrement :
- La sauvegarde incrémentale des données rend l'outil approprié pour les sauvegardes quotidiennes puisque seules les modifications sont sauvegardées.
- La technique de déduplication va éviter le stockage multiple de fichiers identiques (plus précisément de blocs de données) d'une sauvegarde à l'autre
- La technique de chiffrement est adaptée aux sauvegardes vers des destinations qui ne sont pas totalement fiables. Ainsi une sauvegarde sur disque amovible pourra rester à l'abris des regards indiscrets.

Plakar permet aussi de réaliser :
- Une compression des données sauvegardées pour gagner de la place
- Des sauvegardes distantes avec le support de dépôts distants.

Pour accéder aux sauvegardes, on devra disposer d'un système ayant plakar d'installé.
L'outil ne sauvegarde pas en effet en mode fichier comme un bon vieux copier coller, ou un rsync mais il propose des fonctions intéressantes, ce qui peut répondre à votre besoin.

Aucune base de données n'est nécessaire, les métadonnées sont stockées dans le dépôt de sauvegarde lui même.

Installation

Le produit étant tout récent, il n'est pas encore incorporé aux distributions Linux.

On pourra l'installer depuis les instructions officielles (nécessite 1Go) :


Depuis la section releases de Github où des .DEB et .RPM sont fournis à partir de la version 1.0.3 : https://github.com/PlakarKorp/plakar/releases

Fedora depuis mon dépôt perso :

Utilisation

Dans l'exemple de ce tutoriel, j'utilise un point de montage local /run/media/adrien/backups sur lequel le disque de sauvegarde est monté automatiquement au branchement

A noter que le dossier de destination de sauvegarde doit être complètement vierge. Si on utilise un disque dédié, formaté en ext4 par exemple, le dossier lost+found posera problème.
Créez simplement un dossier sur votre disque.

Code BASH :

mkdir /run/media/adrien/backups/plakar

Toutes les commandes auront une syntaxe telle que :

Initialiser le dépôt plakar

Avant de lancer notre première sauvegarde, il faut créer un repository.
Cela permet de créer dans la destination directement les métadonnées qui vont bien.

Pour créer le dépôt :


la passphrase sera demandée 2 fois :


C'est cette passphrase qui vous permettra de déchiffrer le contenu. Ne pas l'oublier !

Chaque action (création de dépôt, backup, list, restauration ...) vous redemandra cette passphrase.
Vous pouvez vous affranchir de la saisie de la passphrase en définissant la variable d'environnement PLAKAR_PASSPHRASE :


Plusieurs options sont possibles :
-no-compression : Désactiver la compression
-weak-passphrase : Autosier une passphrase avec une faible complexité
-no-encryption : Pas de chiffrement

Exemple sans chiffrement (non recommandé quand même...) :

A propos de l'agent

Plakar va fonctionner avec un agent. Il est nécessaire que cet agent soit lancé pour effectuer les actions autres que la création.
Lancer l'agent avec :


Une confirmation indique que l'agent est lancé :

Créer une sauvegarde

Pour créer notre sauvegarde, on va utiliser la sous commande create :


Durant le backup, chaque fichier traité est affiché à l'écran avec le statut de l'opération :


Une fois terminé, on a des stats :


Si je relance un deuxième backup, voyez que la taille est similaire, mais peu de données ont été écrites car peu de changements :

Lister les backups

Pour visualiser les backups sur un repository, on utilisera la sous commande ls :



Qui produit ceci :


On retrouvera la date du backup, l'ID du backup, la taille, le temps de backup, le dossier backupé.

Si on listez un repository chiffré, la passphrase nous sera demandée.

Lister le contenu d'un backup

Pour visualiser le contenu d'un backup particulier sur un repository, on utilisera la sous commande ls également mais en spécifiant l'ID du backup :


Ce qui sort une liste dont voici un extrait (avec les permissions à la ls -l ) :



Si on listez un backup d'un repository chiffré, la passphrase nous sera demandée.

Rechercher un fichier dans un backup

Pour parcourir un backup et partir à la recherched'un fichier, on utilisera la sous commande locate :


Ce qui donne :


On a l'ID du snapshot et le nom du fichier.

Il existe plus d'options de recherches, avec des critères :
-latest : Applique la recherche au dernier snapshot
-before 1w : Applique les recherches aux snapshots de plus d'une semaine
-since 2025-07-31 : Applique les recherches aux snapshots après le 31 juillet 2025 (autre exemple de date)

Informations sur un backup

Si on désire des informations globales sur un backup, c'est la sous commande info :


Ce qui produit ceci :

Restaurer des éléments

Si on fait une sauvegarde, c'est pour vous sauver la vie le jour où vous avez besoin de récupérer un ou des fichiers.

La sous commande qui nous sera utile sera restore avec l'IS du snapshot à restaurer :


Cela restaurera TOUT le backup dans un dossier plakar-dateactuelle (par exemple plakar-2025-08-02T20:41:18+02:00) dans le dossier courant.

On pourra spécifier un dossier spécifique de restauration avec l'option -to :

Dans cet exemple, aucun dossier plakar-dateactuelle ne sera créé, c'est restauré tel quel !
Si un fichier existe déjà dans la localisation, il sera alors remplacé par celui du fichier restauré !

Evidemment on pourra récupérer qu'un dossier ou un fichier en spécifiant leur nom :


Ce qui donne :

Monter une sauvegarde

Plutôt que de restaurer avec les commandes comme vu précédemment, on pourra monter une sauvegarde sur un point de montage.

Cela nous permettra de parcourir la sauvegarde comme un dossier classique, et de restaurer les éléments par copier coller en ligne de commande ou graphique.

Le montage se fait dans l'espace utilisateur. Par conséquent, nul besoin des droits root pour faire les opérations de montage et démontage.

Exemple :


On notera que les données sont montées en lecture seule comme l'indique la commande mount :


Le terminal ne rend pas la main, c'est normal.

Les données de ma sauvegarde sont accessibles en mode fichier, on peut donc les lister, les copier/coller, etc. :

Pour démonter, ne soyez plus dans le dossier, et un simple Ctrl+C libèrera le montage.

Supprimer des backup

Si je relance un listing j'ai ici 4 backups pour la démo :



Si je veux supprimer un backup, on va utiliser la sous commande rm :


On a une info du backup supprimé :


Et si je reliste mon backup a disparu :


Evidemment, les 2 autres sauvegardes sont bien intactes, plakar gère tout comme un grand.

Supprimer des archives ne libère pas réellement de la place. Pour cela on pourra compacter le dépôt avec la sous commande maintenance :

Code BASH :

plakar at /run/media/adrien/backups/plakar maintenance

Les données ne sont pas supprimées plus tard, une période de grace est de 30 jours au 2 août 2025.

Epurer des backups

Parfois on peut avoir besoin de garder que les X derniers backups. Cela peut être utile dans le cas d'une automatisation via script.

Pour cela on va utiliser la sous commande rm avec des options supplémentaires.
Exemple ici pour supprimer les backups plus vieux d'une date :


L'option -before prend en charge une date au format YYYY-MM-DD et prochainement 365d pour 365 jours

A propos des dépôts distants

On va pouvoir gérer plusieurs type de dépôts. On a vu que des dépôts locaux dans ce tutoriel.

Dépôts SFTP

Il est possible d'utiliser un dépôts à travers un SFTP (FTP sur SSH).
Il est nécessaire en prérequis d'avoir un paire de clés SSH pour effectuer l'authentification.
Note : La paire de clés ne doit pas disposer de passphrase ou être déjà stockée dans le ssh-agent !

On préfixe juste le chemin du dépôt avec le protocole sftp:// , l'utilisateur et l'hôte distant à utiliser :

Interface graphique

Plakar dispose d'une interface graphique. Elle se lance dans un module Web.
Avec la version 1.0.2, celle-ci est rudimentaire mais elle va s'améliorer.

Pour lancer l'interface graphique, on utilisera la sous commande ui :


Le navigateur s'ouvre et il est possible de parcourir les backups, lancer des opérations de restauration, etc...

Quelques autres options utiles

Vérifier la consistance du dépôt

Pour vériier la cohérence du dépôt, on pourra utiliser la sous commande check et rechercher d'éventuels problèmes de consistance :

Compacter les données

A force de générer des sauvegardes, et d'en supprimer, on peut tenter de recompacter l'ensemble des données pour libérer un peu d'espace et réorganiser tout ça. On pourra le faire avec la sous commande maintenance :


Au 2 août 2025, confirmé par l'équipe de Plakar, une période de grace de 30 jours est présente. Cette durée devrait être réduite par la suite (ou personnalisable)

Synchroniser un dépôt

Si on a besoin de faire une synchronisation d'un dépôt sur un autre (un local vers un distant, ou de temps en temps sur un disque USB), on a la sous commande sync :

Stopper l'agent

Si après le backup on veut couper l'agent, on pourra le faire avec :